L’Assemblée Générale de l’OFFICE DE Tourisme de BAGNERES, LA MONGIE et de la HAUTE BIGORRE s’est tenue dans un climat de fin de règne associatif et que d’aucuns qualifieront de « pathétique» dans l’attente de l’avènement de sa nouvelle structure, si attendue, celle de l’EPIC - Etablissement Public Industriel et Commercial - et qui inspire ces quelques réflexions.
Une trop faible implication de ses membres
Tout d’abord son très faible nombre de participants eu égard aux nombre d’adhérents recensés et qui traduit, à priori, le peu d’intérêt que peut susciter une telle réunion portant sur le bilan de la saison écoulée. Force est de constater que ce phénomène n’est pas nouveau. Il est vrai qu’il se reproduit, d’année en année, même si certains peuvent invoquer, à juste titre, pour raison de leur absence, une date et horaire choisis de pleine activité touristique peu propice à un tel déplacement.
Etre absent, c’est se priver d’information. C’est aussi, pour beaucoup de socio-professionnels, faire preuve d’un évident manque d’implication dans une démarche collective qui vise à la promotion touristique du GRAND TOURMALET.
Une absence remarquée à BAGNERES. Celle des élus campanois qui ont, est-il opportun de le rappeler, vu disparaître leur Office de Tourisme cantonal et associatif pour raison de solidarité communautaire. Simple oubli ou plus grave, le fait, peut être, de ne pas être représenté de manière plus conséquente dans la structure ?
Un vrai manque de lisibilité
Il est vrai que l’EPIC, cette nouvelle structure qui doit voir le jour tout prochainement, manque cruellement de lisibilité pour le simple adhérent devenu désormais client d’un établissement commercial. Une structure devenue publique composée d’un Comité de Direction de 27 membres ( 14 élus majoritaires et 13 socio-professionnels désignés ) qui se trouvent placés sous le contrôle étroit du Syndicat Mixte du Pôle Touristique Grand Tourmalet / Pic du Midi que préside J. BRUNE et composé uniquement d’élus, délégués CCHB ou membres de communes isolées. Certains diront que l’EPIC ainsi constitué se trouve placé « sous perfusion » mais dans une situation jugée normale puisque les subventions versées permettent à la structure de vivre . Les « bailleurs de fonds » que sont les collectivités pour 685775 euros se doivent d’occuper une place déterminante dans un établissement qui est aussi, ne l’oublions pas, public.
L’article L.2224-1 du CGCT oblige les budgets des SPIC à être équilibrés en recettes et dépenses et l’article L.2224-2 interdit aux communes de prendre en charge dans leur budget des dépenses au titre de ces services. En général, ces dispositions sont traduites en principe d’interdiction de versement de subvention d’équilibre ! !
Le budget doit comporter le produit de la taxe de séjour pour un montant estimé de 275000 euros collectés par les socio-professionnels du territoire et dont la responsabilité de recouvrement incombe au Président du Syndicat Mixte, une mission essentielle source de revenus financiers pour que vive la structure.
Un territoire aux limites encore non définies
Autre point qui mérite attention, celle de la définition du territoire, un GRAND TOURMALET qui englobe, à ce jour, les 24 communes de la CCHB ainsi que les communes de BAREGES, BETPOUEY, SERS,VIELLA,VIEY. Mais qu’adviendra t’il des limites de ce territoire où s’exerce l’activité de deux Syndicats Mixtes et d’un SIVU, après application de la Loi du 16 décembre 2010 portant réforme des collectivités territoriales et dont un premier volet sur l’Intercommunalité est aujourd’hui en cours de discussion.
Entre une CCHB qui souhaite englober les communes de BAREGES et de SERS du Pays TOY, un schéma préfectoral qui propose un élargissement, au Nord, vers des communes isolées de la plaine de TARBES et une intégration, à l’Est, de communes du Haut-Arros à la CC des BARONNIES.
Sans oublier le sous-jacent redécoupage, de « nouveaux cantons élargis » dont la délimitation relève du domaine réglementaire et dont la délimitation sera notifiée par Décret pris en Conseil d’Etat.
Autant de raisons qui autorisent à dire que ces limites actuelles sont susceptibles d’évolution et qu’il y aura lieu d’en tenir obligatoirement compte une fois le Schéma Départemental de Coopération Intercommunale définitivement adopté.
Transparence et ardente obligation de résultats
La mise en place de cette nouvelle structure qui se doit de porter la marque du professionnalisme ne va pas sans se traduire par des changements importants. Election d’un Président R. CASTELLS et d’un Vice-Président barégeois, nominations d’un Directeur M. CAMPAYS, désormais contractuel et de droit public et d’un agent comptable public de la Trésorerie de BAGNERES. Statut du reste des personnels qui conservent leurs contrats de travail de droit privé.
Une mission a été confiée à l’Agence PROTOURISME pour définir une organisation efficace du travail, tenir compte des indispensables mutations à opérer, adopter de nouvelles méthodes et attitudes dans une logique d’entreprise commerciale ….. sur 11 journées de Juillet à Octobre.
Le Comité de Direction se réunit au moins 6 fois l’an, en séance non ouverte au public. Cette caractéristique de fonctionnement bouleverse sensiblement l’adhérent associatif aujourd’hui devenu client et habitué aux traditionnelles Assemblées Générales qui font chaque année le point sur l’activité, les finances et les projets de la structure.
Au nom de la transparence, il y a lieu de trouver un moyen efficace d’information. Rien ne serait plus préjudiciable à la structure et à sa crédibilité que de travailler en interne voire en autarcie. Rien ne serait plus catastrophique que l’apparition d’une réelle fracture entre Comité de Direction, élus et socio-professionnels. Un lieu d’échanges se doit d’être mis en place et le succès de cette belle mais difficile aventure implique obligatoirement dans l’action tous les professionnels du tourisme qui exercent sur le territoire.
Ainsi, a t’il a été permis d’apprendre que F.X. BRUNET, nouveau Président de la CCI, viendra « se pencher au chevet » de notre hôtellerie en crise, afin de faciliter les opérations de reprises de ce type d’hébergement.
La réunion d’explication initiée par le Président CASTELLS et ouverte à tous, pour l’automne prochain, va dans le bon sens et l’EPIC doit obligatoirement communiquer sur les projets d’équipements collectifs touristiques. Encore, faudra t’il que les convoqués répondent présents ! !
L’EPIC devenu prochainement réalité, le succès se doit d’être au rendez-vous. Face aux bouleversements qui interviendront et qui vont dans le sens du progrès, il faudra faire preuve de davantage de responsabilité et de plus de professionnalisme. Tout échec non souhaitable serait imputé alors aux élus majoritaires qui, aux yeux des habitants, se veulent encore d’incontournables acteurs de la promotion touristique de notre territoire.